GirlPop mars 1999
Après avoir débuté avec « poker face », elle a sorti un
single tous les deux mois pour un total de cinq singles ; Ayumi Hamasaki a
parfaitement traversé l’année 1998. Elle est entrée dans l’année 1999 avec son
premier album « A Song for XX », sorti le jour de l’an.
« Je n’étais pas bavarde. Encore aujourd’hui je ne parle pas beaucoup, mais j’étais vraiment une enfant calme. Quand quelqu’un me disait bonjour, je rougissais instantanément, regardais par terre, et je ne faisais qu’acquiescer. Je me demande si les adultes pensaient que j’étais une enfant impolie en me voyant (rires). »
Et à l’école ?
« Même pendant les moments ennuyeux où tout le monde riait, je me demandais si je devais en faire autant ; je voulais désespérément m’intégrer. Les foules me lassaient beaucoup. »
Aviez-vous des amis ?
« J’ai compris pour la première fois ce qu’étaient des vrais amis pendant le collège. On se réunissait tous ensemble quand on séchait les cours et on parlait de choses futiles ; c’était le bon temps. Mais je n’étais pas une délinquante. Cependant je n’étais pas non plus une élève très assidue (rires). C’était une vraie zone rurale sans aucun quartier comme Shibuya. J’ai retouché mon uniforme dans le but d’avoir une mode unique ; j’avais dépensé tout mon argent de poche pour ça (rires). Peut-être que j’ai agi comme ça pour créer ma propre existence. Je ne sais pas vraiment comment les gens percevaient mon comportement. »
C’est mignon.
« J’étais souvent en retard, parce que j’étais heureuse que tout le monde dise « elle n’est pas encore arrivée » et qu’ils s’inquiètent pour moi. »
Vous sentiez-vous seule ?
« Je me le demande (rires). »
Beaucoup de gens le savent probablement, mais à la fin de l’année
dernière Ayumi Hamasaki a fait une apparition à l’émission de radio « All
Night Nippon » pendant une journée. Elle est revenue sur la route qu’elle
a traversée, avec ses chansons de l’album « A Song for XX ». Elle a
parlé en toute franchise des circonstances dans lesquelles elle a été élevée :
le divorce de ses parents quand elle était encore une enfant, le fait de ne pas
pouvoir se souvenir du visage de son père, et sa mère qu’elle appelle « mommy ».
Ce fut un aboutissement naturel pour Ayumi Hamasaki que de communiquer la
manière dont elle avait vécu jusqu’à maintenant aux gens qui la soutiennent.
Quand je lui ai demandé pourquoi elle avait autant parlé d’elle, elle me
répondit avec un grand sourire, « ça va peut-être surprendre tout le
monde, mais je n’ai jamais pensé que les circonstances dans lesquelles j’ai été
éduquée étaient pitoyables. C’est parce que c’était naturel pour moi. C’est
pourquoi ça ne veut pas dire que j’en parle parce que je veux qu’on compatisse
ou parce que je souhaite que les gens me disent ‘bonne chance‘ ».
Comment est votre mère ?
« Parce que nous avons toutes deux mûri, et parce que je suis maintenant capable de comprendre de nombreuses choses, notre relation s’est améliorée. Mais les sentiments de vouloir être comme mommy et de ne pas vouloir être comme elle continuent à coexister ensemble. Je me demande s’il y a un sentiment de rivalité. C’est très difficile quand on prend des photos ensemble. Si je suis bien sur la photo mais que mommy ne l’est pas, elle hurle « c’est horrible ! » et jette la photo (rires). Peut-être que nous sommes plus comme des sœurs. »
Y-a-t-il eu des cas où vous avez été blessée à cause de votre contexte
familial ?
« Parce que je voulais toujours me comparer à d’autres personnes à l’époque de l’école primaire, il a pu y avoir des cas. Par exemple, ma mère ne venait jamais aux rencontres sportives. Ce genre de choses. Je n’étais jamais vraiment blessée ou en colère. C’est parce que je pensais que ces choses étaient naturelles. En fait, aujourd’hui je ressens de la gratitude. Parce que je suis là grâce à elle. »
Eh bien, quel chemin avez-vous pris après vos inoubliables années collège ?
« Etant donné que j’étais déjà repérée à Fukuoka, je suis allée poursuivre mes études à Tokyo. Je voulais pouvoir rapidement tout faire moi-même. Payer le loyer et la nourriture avec mon propre argent que j’aurais gagné. Mais c’est impossible avec un boulot à mi-temps. »
Quelles ont été vos impressions de Tokyo ?
« Parce que l’atmosphère remplie d’adultes ne me convenait pas, de nombreuses choses me lassaient. Je me disais que Tokyo était un endroit terrifiant (rires). Je ne sais même plus combien de fois j’ai pensé rentrer à la maison. Mais si j’étais vraiment revenue, ça aurait été regrettable parce que j’étais sûre que les mots « Hamasaki a échoué, comme prévu » allaient être prononcés. Je ne voulais vraiment pas que ces mots soient prononcés. Je n’avais pas vraiment besoin du monde du show-business. Je voulais retourner chez moi après avoir accompli quelque chose par moi-même. Même si les gens se moquaient de moi, ce ne serait pas grave aussi longtemps que quelque chose de fort avait été laissé en moi. »
Hamasaki Ayumi avait seize ans quand on l’a invitée à chanter. Pour une fille comme elle, cela a dû être une évolution trop soudaine. « Aller aux cours était ennuyeux et je ne pensais qu’à comment les sécher. J’en avais marre d’élever la voix (rires). » Hamasaki répond ainsi avec un sourire narquois alors qu’elle se souvient de cette époque. Le fait qu’elle ait fini par s’intéresser au chant bien qu’elle ait dit qu’elle n’aimait pas du tout ça, c’est parce qu’elle a été encouragée par son producteur à écrire ses propres paroles.
Et si vous n’aviez pas commencé à écrire des paroles ?
« J’aurais sûrement démissionné. Si ça n’avait été que le chant, je n’aurais sûrement pas réussi à trouver un sens à tout ça. Après avoir commencé à écrire des paroles, j’ai commencé à accepter de chanter, parce que les mots que je chantais venaient de mon cœur. Au collège, le sentiment de vouloir comprendre ma propre existence a crée une mauvaise impression, mais j’ai enfin découvert un moyen par lequel je pourrais me montrer clairement aux gens. J’adore vraiment écrire des paroles. C’est parce que c’est comme écrire une lettre au monde entier. Et aussi parce que ce n’est pas une circulation à sens unique. »
Sur votre premier album, « A Song for XX », quelle genre de forme
a été crée ?
« Je ressens que la vraie Ayumi Hamasaki est montrée, et pas juste une image. Tout y est, le bon comme le mauvais. »
Une compilation de vos vingt ans ?
« Bien que je ressentais que je ne devais rien cacher, jusqu’à maintenant, je niais ou plutôt je cachais mon passé. Parce que je me comportais comme une étudiante modèle, je me suis sentie coupable. J’ai détesté ressentir ça tout le temps, mais après que ma carrière a décollé, peu importe ce que je faisais, on me disait « c’est bien, non ? » Quand mes journées sont devenues ainsi, je me suis dit que ce ne serait pas un problème si je divulguais mon passé pour la première fois. C’est pourquoi j’ai tout écrit comme ça. Comme on ne peut avoir qu’un premier album dans sa vie, on peut peut-être me pardonner (rires). »
Peut-être avez-vous validé les significations que vous avez ressenties
en vous quand vous écriviez ?
« Vous êtes unique en ce monde. On dit souvent qu’il y a trois personnes dans ce monde qui sont comme vous, mais ce n’est que l’apparence extérieure. Je crois qu’il n’y a pas une seule personne qui soit exactement comme vous. Il y a vraiment des choses que vous seul pouvez faire, et il y a des choses que vous ne pouvez pas faire. C’est pourquoi j’aime les humains et pourquoi je crois que les gens ne peuvent vivre seuls. »
Bien que vous ayez fini de travailler sur votre album, vous avez dit
que vous aviez encore des tas de choses sur lesquelles vous aimeriez écrire.
« Je ressentais vraiment ça à l’époque. Mais quand j’ai dû écrire ma nouvelle chanson qui est sortie en février, je me suis complètement effondrée (rires). Je réfléchissais, j’écrivais et je la jetais. Ce procédé s’est répété encore et encore. »
Incapable de dormir en de telles circonstances, elle a eu envie de s’évader
et avait prévu de « fuir » de Tokyo. Quand, dans la voiture, Hamasaki
a ouvert les yeux après un long sommeil, le paysage était couvert de neige. « J’ai
dit que je voulais voir la neige », à ce moment-là la voiture s’est
retrouvée coincée dans le caniveau, et Hamasaki en levant le doigt, a demandé l’aide
des Saruganseki (duo de comiques japonais qui a fait le tour du globe en
auto-stop). Son sixième single « WHATEVER » a été crée pendant de si
étranges évènements. Je fus surpris par le fait que la première piste « version
M » avait un arrangement « euro-dance ».
Pendant un moment je me suis demandé si vous alliez continuer dans
cette voie.
« La piste standard d’Ayu est la deuxième, la « version J ». J’espère que quand les gens achèteront le single ils seront tout d’un coup surpris en écoutant la « version M ». J’ai aussi parlé de ça avec mon producteur. Je me demandais si c’était bon de s’amuser un peu avec la sortie de cette année. »
J’ai entendu une rumeur selon laquelle vous sortirez encore des singles
à un rythme rapide cette année.
« Ce n’est pas une rumeur. Je vais vraiment le faire (rires). Je pense que je vais prendre le même rythme que celui de 1998. Là tout de suite, il y a beaucoup de choses que je veux faire. Cette fois je m’amuse avec un rythme dance, mais la prochaine chanson pourrait être une grande ballade ou du reggae. Peu importe ce que je vais faire, il est important pour moi que les gens reconnaissent que c’est moi qui l’ai crée. Je veux faire de telles choses. »
J’ai entendu dire qu’il allait y avoir un live secret au mois de mars.
« C’est dans un petit endroit afin que tout le monde puisse voir mon visage. Je veux rassembler des gens qui veulent simplement m’entendre chanter. Je pourrais commencer à réfléchir à une tournée après ça. »
Traduction japonais-anglais : tenshi no hane@AHS
Traduction anglais-français : Linoa62